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Comment Persona 5 reflète Trump et Brexit, résonnant avec notre division politique générationnelle

Cet article contient des spoilers pour Persona 5.

Si vous avez essayé de vous attaquer à la politique de jeux comme Call of Duty et The Division 2, que ses développeurs insistent sur le fait qu’ils ne sont pas politiques, alors vous avez cherché au mauvais endroit. Parfois, il faut une certaine distance ou une perspective extérieure pour vraiment tenir un miroir de notre réalité. Dans ce cas, je suggère que nous nous tournions vers le Japon.

Les thèmes environnementalistes de Final Fantasy 7 sont de plus en plus pertinents alors que nous sommes confrontés à une crise climatique imminente tandis que la batshittery autrefois déroutante de Metal Gear Solid 2 apporte de la clarté à notre époque des fausses nouvelles et des médias sociaux.

Mais s’il y a un jeu qui parle à notre esprit politique plus que tout autre, c’est Persona 5.

Bien sûr, un JRPG anime où un groupe de lycéens se déguisent en voleurs pour voler des trésors d’une autre dimension ne semble pas être une arène probable pour le discours politique. Au contraire, il est plus facile de se laisser distraire par le style de Persona 5 et de négliger sa substance.

Persona 5 est également un jeu entièrement japonais avec des préoccupations japonaises – même les quiz pop de l’école supposent beaucoup de connaissances en histoire ou en concepts japonais. Selon une interview du réalisateur et producteur de jeux Katsura Hashino dans 4Gamer (traduit par Persona Central), c’est le tremblement de terre de Tōhoku en 2011 qui a conduit à une perspective plus repliée sur le jeu..

Néanmoins, au moment où le jeu est arrivé sur les côtes occidentales en 2017, vous n’aviez à peine besoin d’une compréhension de l’actualité japonaise pour vous y rattacher. En fait, je trouve impossible d’éviter de penser comment cela fait allusion à beaucoup de ce que nous avons vécu en Occident.

Par exemple, la maltraitance physique des élèves de volley-ball par le professeur de gym Kamoshida est basée sur la pratique généralisée des châtiments corporels dans les clubs sportifs des écoles japonaises découverte après que les coups constants d’un élève du secondaire de son entraîneur de basket-ball l’ont conduit au suicide en 2012. Mais ce n’est que la moitié des histoire que son palais révèle également son comportement lubrique envers les étudiantes, y compris Ann et sa meilleure amie Shiho. Lorsque Kamoshida a finalement été dénoncé pour ses crimes, c’est ce dernier qui résonne le plus, surtout fin 2017, alors que le mouvement #MeToo est apparu à la suite du silence levé au cours des décennies de viol et de harcèlement sexuel commis par Harvey Weinstein..

Un complot ultérieur impliquant un PDG d’une chaîne de restauration rapide exploitant sa jeune main-d’œuvre pourrait avoir été directement inspiré par les «entreprises noires» japonaises. Mais vraiment, à notre époque de contrats zéro heure ou de concentration croissante sur la culture du crunch, tout cela est trop apparentable dans le reste du monde.

La politique dans Persona 5 devient plus explicite vers la seconde moitié de l’histoire quand il s’avère que l’un des gros problèmes est le sénateur corrompu Shido. La présence du bâtiment de la Diète nationale devrait indiquer qu’il s’agit du système politique japonais. Pourtant, il y a des parallèles effrayants plus près de chez nous.

De toute évidence, Shido n’est pas basé sur Trump (il est compétent pour commencer). Néanmoins, il y a une similitude inverse, alors que Trump était un étranger qui a infiltré le parti républicain, Shido se sépare du parti sortant qui se sépare pour prendre le pouvoir pour lui tout seul.

En utilisant les pouvoirs du Metaverse pour provoquer le chaos à Tokyo et éliminer ses adversaires, il est capable de faire paraître l’establishment politique faible et de se présenter comme le sauveur de la nation, un peu comme la déclaration arrogante de Trump dans la Convention républicaine de 2016 selon laquelle seul il peut réparer Washington et les problèmes de la nation.

Les tentatives de Shido de prendre le pouvoir par le biais d’élections anticipées font également écho à la saga britannique du Brexit. Je ne dis pas qu’Atlus est des diseurs de bonne aventure, mais quelques semaines seulement après la sortie de Persona 5 dans l’Ouest en avril 2017, le Royaume-Uni a eu sa propre élection anticipée, avec le «leadership fort et stable» de Theresa May qui semble une fatalité pour diriger le Royaume-Uni vers son iceberg Brexit.

Cela rappelle également le commentaire de Boris Johnson selon lequel la Grande-Bretagne peut faire un « succès titanesque » avec le Brexit. Ce qui ressemble à une gaffe d’une métaphore prend soudainement un sens différent lorsque vous découvrez le palais de Shido est un bateau de croisière naviguant à travers l’épave engloutie de Tokyo.

« Même si ce pays va sombrer, lui seul survivra », dit Haru lorsque votre groupe voit le palais pour la première fois. Il ne pourrait pas être une description plus juste des quelques riches qui cherchent à récolter les bénéfices d’un Brexit dont les générations futures paieront le prix..

Ce qui pique le plus, c’est que, malgré tous les problèmes que vous rencontrez pour vaincre Shido, culminant avec ses aveux à la télévision en direct, à ce stade, la distorsion du Metaverse devient trop grande pour que le public ne le croie tout simplement pas et continue de soutenir le gars. C’est une réalité inconfortable à laquelle nous sommes également confrontés quand, malgré tous les méfaits de Trump ou les mensonges sur le Brexit qui se sont révélés au fil du temps, les masses laissent tout de même le faire.

En 2017, ces similitudes ont touché la corde sensible, mais elles frappent encore plus durement en 2020 après l’acquittement de Trump et la victoire écrasante de Johnson qui nous placent plus loin sur un chemin sombre qui semble impossible à revenir..

Laissant de côté Trump et Brexit, le fil conducteur de l’intrigue de Persona 5 résume notre fossé générationnel polarisé entre la génération Z et les baby-boomers, ou comme Ryuji se réfère très tôt à des «adultes de merde».

Les jeunes sont les plus susceptibles de souffrir des effets de l’exploitation, de la dette, de la crise climatique et de la criminalité armée aux États-Unis, mais les générations de leurs parents et grands-parents les rejettent comme des flocons de neige, dans l’intention de vendre l’avenir de leurs enfants aux urnes. . Les plus jeunes bien sûr ne sont même pas assez vieux pour que leur voix soit comptée (au Japon, ce n’est qu’en 2016 que l’âge minimum pour voter a été abaissé de 20 à 18 ans).

Ce genre d’injustices est ressenti par chacun des personnages principaux de Persona 5, que ce soit le protagoniste inculpé par Shido pour un crime qu’il n’a pas commis, Ryuji se faisant expulser de l’équipe de piste pour avoir résisté à Kamoshida, ou Haru traité comme une monnaie d’échange pour être mariée par son père grimpeur de carrière.

Cela ne fait pas seulement des Phantom Thieves les héros les plus évocateurs des opprimés de la génération Z, mais c’est ainsi qu’ils s’éveillent à leur personnalité. Le processus d’éveil dans Persona 5 est extrêmement cathartique car chaque personnage trouve le courage de se rebeller contre son oppresseur et de se venger. Ces moments résonnent si puissamment parce qu’ils sont alimentés par une colère droite ardente, culminant avec les personnages arrachant violemment un masque de leur visage.

Pour certains, la colère n’est pas toujours une réponse appropriée, un baril de poudre qui déclenche la violence, et peut être tout aussi facilement rejeté, comme avec le trope de la «femme noire en colère». Mais pour citer une chronique de Marie Claire sur le mouvement #MeToo, « Être en colère n’est pas seulement OK – c’est absolument essentiel. » Cette déclaration est tout aussi applicable à d’autres mouvements appelant à une action urgente là où notre avenir est en jeu, que ce soit le contrôle des armes à feu ou la crise climatique.

De plus en plus de jeunes se politisent et descendent dans la rue pour protester contre un changement radical. Nous pouvons le voir dans les manifestations principalement dirigées par des étudiants à Hong Kong ou à Greta Thunberg, le visage des frappes climatiques mondiales, incitant des millions d’autres enfants à devenir fous d’enfer et à ne plus le supporter..

Mais tout comme les Phantom Thieves, les jeunes manifestants sont également renvoyés et traités avec mépris par l’establishment. Ils sont soit une nuisance, ridiculisés pour être trop naïfs et radicaux dans leur idéalisme pour comprendre le monde, ou tout simplement criminalisés.

Cependant, nous pouvons voir que les voleurs fantômes agissent de manière juste et heureusement, certains adultes sympathisent, y compris un politicien anciennement déshonoré Toranosuke Yoshida qui peut être trouvé en train de prononcer des discours dans une boîte à savon à Shibuya. Il a peut-être échoué et ses chances d’être élu semblent minces, mais il parle avec honnêteté et charisme – on pourrait dire qu’il ressemble un peu à Bernie Sanders. Alors que Shido cache à peine son mépris pour les jeunes, Yoshida parle non seulement au nom de leurs préoccupations, mais comprend également qu’il a besoin du pouvoir des jeunes pour changer les choses dans le pays..

En sympathisant avec la jeune génération, il apporte également publiquement son soutien aux voleurs fantômes que le reste de la société respectable traite comme des criminels. Car malgré leurs méthodes, il comprend qu’elles sont finalement du côté de la justice.

« La raison pour laquelle ils provoquent un tel émoi, c’est parce qu’ils s’attaquent aux problèmes du monde », dit-il dans un discours passionné à la fin de l’histoire. «Pourquoi les voleurs fantômes continuent-ils de changer les cœurs? Je crois qu’ils le font pour le monde et ses habitants. »

Alors que Persona 5 Royal arrive plus tard ce mois-ci, c’est une autre chance de revivre la vie à Tokyo en tant que voleurs fantômes, passer du temps avec de vieux amis pour de nouvelles aventures supplémentaires. Mais ce qui résonnera le plus, ce sont les mêmes thèmes sous-jacents qui capturent toutes les peurs et les angoisses auxquelles les jeunes générations ont été confrontées ces dernières années, et si la vie changera.

Sebastian Schneider
Sebastian Schneider
eSportif Ce n'est pas un travail, c'est un mode de vie, un moyen de gagner de l'argent et en même temps un hobby. Sebastian a sa propre section sur le site - "Actualités", où il raconte à nos lecteurs les événements récents. Le gars s'est consacré à la vie de jeu et a appris à mettre en évidence les choses les plus importantes et les plus intéressantes pour un blog.
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